Deuxième jour dans la cité bâloise où il fait toujours aussi moche mais quand on passe sa journée à voir de belles montres on s'en tape un peu.
Aujourd'hui je ne suis pas seul, un des meilleurs concepteurs de mouvements actuels me fait l'honneur de m'accompagner. La discrétion est de mise dans ce métier et je ne divulguerai pas son nom, mais ça m'a donné un regard extrêmement lucide sur les mouvements utilisés par les grandes marques et révélé où se trouvaient vraiment les grands de l'horlogerie suisse contemporaine.
Une remarque comme ça en passant : cette année encore de nouvelles marques veulent être reconnues comme Manufacture. C'est louable en soi mais faire un mouvement fiable ça ne s'improvise pas et les nombreux retards (Tag et ses courroies, Maurice Lacroix et son chrono, De Grisogono et son affichage digital) sont là pour nous le rappeler. De plus ces mouvements, non rentabilisés par un fort volume de production, font des montres sans rien de particulier à des prix stratosphériques (cf le nouveau mouvement Bucherer). Il est donc fort probable que les nouveaux venus dans le domaine revoient leur copie. Heureusement ETA et Sellita sont là...



Début en fanfare chez les indépendants. Là on voit du beau mouvement et ce sont essentiellement les mouvements qui feront le thème de cette deuxième journée.



Trônant au centre, cette magnifique reproduction (au 2/3) de la célèbre H1 de Harrison que l'on peut voir à l'observatoire de Greenwich :



Un petit tour chez Jutzi qui présente une magnifique pendulette mystérieuse à tourbillon. Egalement une montre simple au mouvement léché, prix public 400 euros ! Miracle de l'origine chinoise du mouvement...







Chez Lang et Heyne un chrono qui met la barre très haut :



...barre allègrement franchie par Becsei, hongrois autodidacte, avec son tourbillon 4 axes, probablement la montre la plus technique de Bâle 2009. 1 million de francs suisse pour ceux que ça intéresse.



Après un petit tourbillon base Claret,



on tombe sur ce qui se fait de mieux aujourd'hui en Suisse : Greubel et Forsey. Là c'est un ton au-dessus de tout le monde à tel point que personne ne songe ne serait-ce qu'à les approcher et que leur seule motivation c'est sans doute de se surpasser eux-mêmes...





Retour sur terre pour visiter à l'étage au-dessous des marques que je n'avais pas pu faire hier.
Je croise Rolex et comme il y a des amateurs, voici les subs. Il y en a une bleue. Ce doit être pour les petits garçons.





Chez Tag, une réédition de la Monaco présentée comme un "concept". Marketing sans doute car à y regarder de plus près c'est juste notre bon vieux El Primero...





Reçu comme un prince chez Porsche Design où je peux shooter le nouveau chrono rattrapante et un mouvement sympa chez Eterna :









Toujours côté mouvement, surprise chez Chronoswiss qui nous a présenté une seconde morte à la finition étonnante. Autre surprise, le mouvement a été développé en France par la Fabrication de Montres Normandes ! J'ai pu rencontrer Karsten Frasdorf, le boss de FDMN, et je crois pouvoir dire qu'on a pas fini d'en entendre parler... En fin de compte-rendu un tourbillon du même. La nouvelle Chronoswiss s'appellera "sauterelle" !



Chez Concord, un vrai concept : double tourbillon décentré avec pont suspendu.



Un petit passage chez les marques moins connues : Erard, régulateur à prix doux et Doxa qui plonge désormais éclairé au traser :





et pour finir le tourbillon de FDMN : grand balancier, assortiment Moser, splendide :



Au total un Bâle moins strass, de belles choses si on veut bien se donner la peine d'aller les chercher, une fréquentation à la baisse, et une grande question : qui va bien pouvoir se payer nos montres à plus de 20 000 euros ?

J'ai encore beaucoup de docs à exploiter et dès que j'aurai un peu de temps je les diffuserai ici. J'en profite pour remercier toutes les marques qui m'ont ouvert leurs portes avec cordialité, en particulier Porsche, Zenith, Chronoswiss, tous les Indépendants et FDMN.