» Franchement, j’ai du mal à me décider sur ces fameuses montres avec cadran volontairement patiné… Je sais pas si c’est de l’art, une sorte de clin d’œil au passé, ou juste une manière de camoufler des défauts pour monter les prix. On voit certains modèles qui jouent à fond sur l’effet vieilli, mais est-ce qu’on ne se fait pas un peu avoir sur la qualité du mouvement derrière ? J'ai entendu dire que certaines marques historiques reprennent même cette tendance... Alors c’est une vraie démarche ou une simple opération marketing ?

Sur ce point j'ai une approche assez brutale : pour une montre moderne (pas une vintage) la matière lumineuse patinée façon tritium vieilli est pour moi une aberration marqueting, qui surfe sur la vague neo vintage, pour nous proposer des options qui n'ont pas de sens : soit la matière est neuve, et elle a une couleur issue d'une palette normale et des propriétés lumineuses, soit elle est vieille et pourrite mais pas les 2 en meme temps.

Pire encore le cadran faussement vieilli, il y a eu une réédition Longines vintage military ainsi :



Oui, ainsi toutes les marques font du neuf avec du vieux, et manquant cruellement d'imagination et d'innovation, pratiquent cette aberration, comme ici la Patek 5226 :

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Par contre, pour repondre à ta question, il n'y a aucun lien avec la qualité ou non du mouvement, qui demeure au standard de la marque.

Ainsi, toujours la Patek 5226, le calibre :



Néanmoins, il y a un domaine que je suis en train de creuser, qui va totalement à l'encontre de ce que je viens d'écrire au dessus, et qui ouvre une perspective différente, issue de la culture japonaise : il existe une technique qui date de 200 ou 300 ans, qui avait pour but de vieillir les armes des généraux et de l'empereur, en particulier les katans, à rapprocher du concept esthetique du wabi-sabi, l'art de l'imperfection , lié à la beauté crée par l'usure du temps qui passe, si j'ai réussi à comprendre un peu.
C'est très subtil pour nos esprits occidentaux prétendument cartésiens.

Hayate Asano a développé ce concept,qu'il considère comme une activité artistique : il propose des montres vieillies artificiellement dans leur integralité, totalement fonctionnelles, et qui de plus ne sont pas chargées émotionellement par l'abandon de leur ancien propriétaire, et polluées par leur crasse aussi d'ailleurs :

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Ed the Grocer ancienne maison l'Epicier