Watch & Wonders vient de s'achever et comme on m'avait envoyé une invitation voici un bref compte-rendu, totalement personnel et absolument pas objectif.
J'ai fait Bâle pendant près de 30 ans, les 10 dernières années avec un badge presse, donc j'ai mes habitudes. Enfin j'avais mes habitudes parce qu'à Watch & Wonders il m'a fallu très vite les oublier. J'avais demandé un badge presse qui m'a gentiment été refusé, donc je n'avais que mon portable pour faire des photos. Donc qualité médiocre.
C'était ma première visite et je pensais que c'était Bâle en plus petit, intimiste avec essentiellement des marques de luxe. Erreur : c'est plus grand, très luxueux et très policé. Mais une fois rentré vous êtes libre d'interroger qui vous voulez (sauf Patek, comme à Bâle) et tout le monde parle français...
Mais commençons par le commencement.
Il faut donc un badge et vous êtes d'abord photographié après avoir présenté votre carte d'identité.
Avec ce sésame, vous pouvez vous diriger vers l'entrée. Hasard du calendrier, mon arrivée était également annoncée...
Ensuite vous passez les nombreux contrôles avec scan des bagages comme à l'aéroport. Enfin vous entrez. Et là c'est grand. Très grand.
Comme j'avais un rendez-vous sur place, je n'avais pas beaucoup de temps et je n'ai fait que les marques qui m'intéressent. Désolé pour les autres mais les belles images sont disponibles partout.
La plupart des vitrines sont de véritables oeuvres d'art avec des mises en scène superbes. Exemples chez Vacheron avec quelques jolis modèles.
La nouvelle Lange a une jolie couleur pastel, d'ailleurs il y avait de la jolie couleur sur tous les cadrans.
Dubuis c'est pas trop mon truc, mais dans cette vitrine la montre flottait se promenant dans tous les sens, sans aucun fil visible. Bluffant.
La partie pour moi la plus intéressante, c'est le Carré des Horlogers où se trouvent des petites marques invitées ultra-créatives. Attention c'est très sélectif : seules les manufactures peuvent exposer.
J'ai été surpris par Speake Marin : depuis que le créateur est parti c'est devenu une manufacture avec un vision très cohérente : forme simple uniquement en apparence et leitmotiv à 13h30
Emballé par Armin Strom : complexité élégante et date originale (et lisible !)
Chez Cyrus, pourquoi faire simple quand on peut mettre un tourbillon perpendiculaire au cadran ?
Un joli chrono squelette chez Czapek
Pastel toujours chez Laurent Ferrier, mais c'est vraiment très élégant
Chez Moser, le tourbillon a un spiral cylindrique. Ca en jette.
Retour dans les grandes halles pour aller voir Patek et Rolex; côte à côte comme à Bâle. J'ai eu l'outrecuidance de demander une doc sur les nouveautés chez Patek : "tout est sur notre site Internet Monsieur..." A Bâle on me donnait quand même un petit os à ronger.
Cela dit leurs montres sont très belles, que ce soit dans de jolies couleurs :
ou avec un cadran texturé impossible à saisir en photo :
Chez Rolex par contre c'est tout l'inverse. Il y a toujours quelqu'un pour répondre à vos questions avec un grand sourire et une connaissance du sujet époustouflante. Chaque détail des cadrans, des lunettes, des couronnes vous est expliqué avec des références sur tous les précédents modèles. Je ne suis pas rolomaniaque et je n'ai donc pas tout suivi mais j'ai trouvé surprenant la couronne à gauche :
Quand j'ai innocemment demandé si c'était une montre pour gaucher (j'ai pas osé le left handed trop bouseux à Genève), on m'a gentiment répondu que non : 20 % des droitiers portent leur montre à droite et c'est une façon très élégante de regarder discrètement la date sans avoir l'impression de regarder l'heure. Trop fort chez Rolex.
Il y avait aussi un nouveau cadran sur une Yacht-Master d'un magnifique bleu profond, inphotographiable :
et un autre bleu mais je ne sais pas si c'est une nouveauté :
Sur l'Air-King il y a un joli mélange d'heures et minutes :
J'ai terminé chez Tudor
Où j'ai vu... des Tudor
Celle-là m'a tapé dans l'oeil
Pour certaines j'ai pas vraiment accroché :
J'ai pu aussi discuter avec pas mal de monde et en synthèse :
- fini les grands diamètres : 42 mm max, au-dessus ça ne se vend plus
- fini les squelettes ; sur Instagram on voit les poils
- le marché explose : sur les marques de prestige et pour les modèles les plus demandés c'est liste d'attente, parfois de plusieurs années. Les ruptures de stock sont partout : les sous-traitants manquent de matière première et de personnel (qu'ils avaient remercié lors du Covid et qui sont parti ailleurs). Les gros acheteurs n'ont rien dépensé pendant le Covid, donc maintenant ils se lâchent, d'où grosse demande, pénurie, spéculation, et la spirale est lancée.
La plupart des montres présentées ne sont d'ailleurs pas disponibles (sauf carré des horlogers, et encore pas toutes)
- la montre dont on parlait le plus : la MoonSwatch ! Mais elle est aussi en rupture et ça spécule à tout va
On vit une époque formidable.
Joël |