Albishorn, naissance d'une marque (Revues & Essais)

posté par JoeldeToulouse , 02/11/24, 16:01

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Albishorn (prononcer « albissorn ») est un sommet montagneux de la région de Zurich et c’est aussi une toute nouvelle marque horlogère créée par Sébastien Chaulmontet, co-auteur de mon livre sur les chronos de collection. J’ai pu suivre la gestation de la création des modèles, qui a duré plusieurs années, et j’ai pu mesurer les immenses difficultés qui existent entre l’idée d’une montre et sa réalisation, surtout lorsque l’intention du créateur sort nettement des sentiers battus.

Sébastien est un spécialiste de l’âge d'or du chronographe-bracelet suisse (1930-1960), mais c’est aussi le concepteur des calibres « compliqués » de Sellita et de Manufacture AMT, utilisés dans la plus grande discrétion par de grandes marques horlogères.
L’idée à l’origine d’Albishorn, c’est de créer des modèles qui auraient pu exister à l’âge d’or, non pas des copies, si courantes aujourd’hui, mais des « ponts mémoriels » qui vont piocher dans la multitude des codes horlogers de l’époque pour les réinterpréter et les fondre dans des montres d’aujourd’hui.
Les premières montres Albishorn sont bien sûr des chronographes, et je vais parler aujourd’hui du Type 10, dont je suis allé prendre livraison à La Chaux-de-Fonds il y a une dizaine jours. Dès le premier coup d’œil on remarque que ce modèle rappelle quelque chose mais que pourtant il ne ressemble à aucun autre. C’est un chronographe monopoussoir à remontage manuel, avec une réserve de marche de 65h. Le mouvement est un chronomètre et la montre est livrée avec son certificat COSC.

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Tous les détails ont été longuement mûris et ont fait l’objet de nombreux essais et prototypes avant d’être sélectionnés.
Le poussoir est surdimensionné pour pouvoir être enclenché avec le pouce ou avec des gants. Le remontoir a été de ce fait placé à 11h afin de ne pas gêner le chronométrage. La lunette mobile est du type « amphithéâtre » c’est-à-dire légèrement inclinée vers le centre du cadran pour faciliter la lecture et éviter les reflets. La seconde permanente est à 4h30 et le compteur de minutes à 7h30, positions inhabituelles et assez originales.
Les aiguilles ont la forme typique de celles des chronographes d’aviation des années 50, et la matière luminescente a une jolie couleur patinée, reprise sur les index, la lunette et le bracelet.
Le verre est en saphir, traité antireflet une face.

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Le cadran a un fond noir texturé qui lui donne plus de profondeur. Lorsqu’on enclenche le chronographe, le déplacement de l’aiguille révèle un petit guichet circulaire à midi qui passe au rouge lorsque le chrono est en route et au blanc lorsqu’on l’arrête. Il est noir après remise à zéro mais non visible car caché par l’aiguille de chronographe. Ce mécanisme est breveté.
Côté mouvement, voilà le cahier des charges que s’était fixé Sébastien :
- utiliser le V7750 comme base
- diminuer la hauteur du mouvement
- avoir une disposition des compteurs originale.
- minimiser l’écart entre les aiguilles et le cadran
- adoucir le fonctionnement du poussoir du chronographe par rapport à la « rigidité » du V7750
- augmenter la réserve de marche
- ajouter une complication brevetée.

Le résultat est en tout point conforme : la douceur du poussoir de chronographe est surprenante, et la montre est étonnamment fine (12 mm, hauteur du mouvement 5,7 mm) pour un chronographe, même à remontage manuel. Ceci s’explique par le fait que les modifications du calibre n’ont pas été ajoutées sur un module, solution la plus simple, mais intégrées au mouvement. Et pour réduire encore l’épaisseur, le cadran est usiné côté mouvement à certains endroits pour pouvoir être rabaissé.
La boîte en acier à des dimensions contenues (39 mm) et les anses alternent les faces polies et brossées dans la pure tradition des belles boîtes des années 50.

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Je porte cette montre depuis une dizaine de jours maintenant et je confirme sa précision (moins d’une minute d’avance en 10 jours) et sa légèreté au porter. La position du remontoir n’est pas très ergonomique pour un remontage avec la montre au poignet. Je préfère donc la remonter, un jour sur deux, lorsque je l’enlève.
La montre est étanche à 100m, ce qui a nécessité de doubler les joints du poussoir et du remontoir, mais ce n’est pas une montre de plongée : le poussoir ne doit pas être actionné sous l’eau.

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Le modèle Type 10 existe avec cadran noir ou vert. La version verte est vraiment très belle, mais j’ai opté pour la version noire plus classique.
Le Type 10 est commercialisé sur le site Albishorn au prix de 4400 CHF TTC, prix qui ne peut s’expliquer que par une vente directe sans intermédiaire.
La créativité de Sébastien et de Fabien son constructeur est foisonnante. En exclusivité j’ai pu essayer le futur chronographe de régate Albishorn, et j’ai déjà réservé le mien…


Le site Albishorn : https://albishorn-watches.ch/fr


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gibus, Romuald21 (Modérateur)
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