Grand Seiko SBGA231G (Revues & Essais)

posté par regulateur , 19/03/22, 15:14

Bonjour à tous,
Une Grand Seiko chasse l’autre….Après avoir revendu une SBGM021 à un membre éminent de ce forum, je vois sur le CDA une Divers SBGA231G….Et là, c’est le drame. Je suis de nouveau tourmenté par cette montre que je regarde depuis des années sans avoir jamais sauté le pas. J’ai vu un signe du destin dans cette conjonction de vente de montre et de disponibilité sur le CDA. Une sorte d’alignement astral. On se rassure comme on peut sur ses propres faiblesses…
Grand Seiko un jour, Grand Seiko toujours!
Cette SBGA231G n’est vraiment pas une nouveauté. En 2017, Seiko décide de faire voler de ses propres ailes la marque Grand Seiko et « re-badge » tous ses modèles. Le zéro de la référence initiale est transformé en 2 et fait disparaitre Seiko du cadran. Donc cette montre est en fait une SBGA031, qui elle même était au catalogue depuis longtemps. Et d’ailleurs au passage, je trouvais que le cadran de cette dernière était un peu mieux équilibré au niveau de la littérature.
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Donc je ne fais pas la revue d’un nouveau modèle, mais la revue d’une montre qui provoque chez moi une immense émotion…..et ce n’est plus si souvent que cela m’arrive en matière de tocantes.
Je ne remercie ni Autrichongris ni GNKT pour leur contribution périodique ou ils affichent de superbes montres qui font vraiment envie. Je crois même qu’ils nous narguent, gentiment, mais ils nous narguent.

Au premier abord, cette Divers est à mon sens un peu un OVNI: c’est tout à la fois une vraie « tool watch » qu’un plongeur pourrait parfaitement utiliser (Des spécialistes sur ce forum en parlerait beaucoup mieux que moi car il possède l’expérience de la plongée et de ce modèle). Et en même temps, elle a un aspect très « luxueux » qui la place me semble-t-il dans un univers qui n’est pas celui auquel elle est destinée à l’origine. Et pourtant, aucun chichi ici: pas de céramique ou de verre saphir sur la lunette, pas de boitier en or ou en platine….etc. Mais comme très souvent avec Grand Seiko, cette montre est vraiment subtile et tout a été extrêmement bien pensé, sans même parlé de la qualité de fabrication.
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Fidèle à leur concept que la fonction crée le design, les Japonais y ajoutent en plus une vraie justesse dans les proportions de chaque éléments. Ces aiguilles un peu surdimensionnées (et qui sont donc très lisibles sous l’eau) sont contrebalancées par des index cerclés et biseautés qui au premier abord semblent petits, mais qui se révèlent être en fait de la bonne taille. Un triangle à 12h00, des index rectangulaires à 6h00 et 9h00 et des index ronds pour chaque heure. Ces index polis miroirs prennent la lumière sous n’importe quel angle et sont remplis de Lumibrite de coloris vert/bleu la nuit. Ils présentent une sorte de volume qui leur confèrent une vraie présence malgré leurs tailles.
Photos des index à 12h00 et a 9h00 et aux heures 5 et 6 et 7
Elle est belle aussi la nuit….
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La longueur des aiguilles est parfaite et ne souffre d’aucune critique. Le diable est dans les détails: la trotteuse (qui ne trotte pas en fait, mais glisse) reçoit une espèce de cabochon poli qui permet de cacher en grande partie « l’assemblage » des aiguilles…. D’ailleurs, cette trotteuse est complètement polie et offre un joli contraste avec les aiguilles des heures er des minutes qui elles sont satinées/brossées.
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Le choix d’une date sur fond blanc, qui n’est pas ce que je préfère, vient en contrepoint de l’index placé à 9h00 qui rétablit finalement ainsi assez bien l’équilibre du cadran.
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Le cadran d’un noir profond reçoit en partie haute un logo GS appliqué doré satiné et une inscription Grand Seiko également dorée du plus bel effet. Cela apporte un joli contraste avec ce cadran noir intense. En partie basse, on retrouve écrit en gris clair « Spring Drive » et « Divers 200 m ». Même si j’ai une légère préférence pour l’ancien cadran, la beauté et l’équilibre de celui-ci sont également incroyables.
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Enfin, une indication de la réserve de marche sous la forme « d’un petit éventail » est positionnée entre 7h00 et 8h00 sur le cadran. Je n’en étais pas hyper fan au début mais je dois dire que plus je contemple cette montre et plus mes yeux s’y habitue. A présent, cet élément ne me dérange plus. Les 72h00 de réserve de marche sont divisées en 3 secteurs de coloris différents allant du blanc (réserve maxi) au noir (réserve mini) en passant par le gris: simple, efficace et immédiatement compréhensible. Quant à la qualité d’exécution de ce petit éventail, la photo ci-dessous parle d’elle même.
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Le rehaut du cadran possède un chemin de fer qui vient parfaitement compléter les index.
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La lunette noire, qui n’est pas en céramique mais en acier, est vraiment réussie. Elle est hyper brillante et présente des chiffres et des index avec un léger relief d’un blanc très pur qui offre dès lors un très grand contraste. En fonction de la lumière, elle vire du noir au gris anthracite et c’est un vrai régal pour les yeux. La typographie utilisée pour les chiffres est parfaite, ni trop grosse ni trop chétive. Cette lunette est une très grande réussite et si j’osais la comparer à celle d’une Submariner 16610 (que je possède par ailleurs, donc pas de polémique de ma part), cette lunette de Grand Seiko domine Rolex « de la tête et des épaules » non seulement au niveau du rendu visuel, mais aussi pour la qualité perçue. D’ailleurs, par pure curiosité et mon propos n’a pas le but d’exciter les « Rolo-boys », j’aimerais bien aussi pouvoir comparer l’une à côté de l’autre une lunette céramique de chez Rolex (que je trouve plutôt réussie avec un look très flatteur) à cette lunette de GS. Le match devrait être très serré…mais avec un léger avantage à mon sens pour GS. En cas de chute, la lunette acier de GS me semble être moins fragile.
La lunette est bien sûr unidirectionnelle (120 clics ni trop durs ni trop mous) et sa préhension est très aisée. Bon après, cette SBGA231 restera une « Desk-Diver » en ce qui me concerne. Mais alors, avais-je vraiment besoin de cette tool watch….?
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Venons-en à son boitier et donc à ses dimensions. Sur le papier, avec ses 44 mm de diamètre hors couronne et ses 14 mm d’épaisseur, cela ne semble pas être une montre « de fillette». J’ai plutôt l’habitude de porter des montres dont le diamètre oscille entre 37 et 39 mm pour les « habillées » et pas plus de 40 mm pour les sportives.
Et bien en fait, je suis assez bluffé par le confort de cette GS et la facilité qu’elle a de se poser sur le poignet. Son poids de seulement 136 gr (merci le titane), ses cornes très courtes et ses 51,4 mm de corne à corne la rende tout simplement extrêmement confortable. Côté esthétique, le boitier reçoit en grande partie un polissage Zaratsu dont la qualité visuelle n’est plus à démontrer. Associé au titane, cela donne une jolie couleur un peu moins froide que ce que l’acier produit.
Les cornes très courtes ont une très jolie courbure et sont percées…..ce que je trouve très pratique lors des changements de bracelet.
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L’intégration du bracelet au boitier est parfaite et je trouve que cette montre révèle toute sa beauté seulement équipée de celui-ci. Il est satiné et comporte deux fines bandes polies miroir au niveau du rayon central qui sont du plus bel effet. De plus, les maillons extérieurs reçoivent quant à eux un petit chanfrein poli miroir situés de part et d’autres du bracelet. C’est encore une fois très subtil et ajoute au rendu visuel final.
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En plus d’être beau, ce bracelet est très confortable. Il offre 4 réglages fins par pas de 3,5 mm au niveau de la boucle déployante qui permettent de parfaitement « équilibrer » cette montre.
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En mode plongée, cette boucle déployante offre la possibilité de rallonger le bracelet juste en appuyant sur la sécurité afin de libérer l’extension qu’elle contient et ainsi de pouvoir positionner la montre sur la combinaison.
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La contre-partie est que cette boucle déployante est plutôt épaisse (environ 10 mm). Mais à l’instar de ce qu’écrivais Renaud à propos de sa très belle SBGJ287, rien ne raccroche. D’ailleurs, je ne crois pas que cela soit du hasard si cette boucle déployante très conséquente est toute en courbe: aucune arête vive susceptible de raccrocher quoi que ce soit. Et il semblerait en plus que GS est appliqué un traitement spécial à ce titane qui lui confère une résistance aux rayures assez élevée comparée à l’acier standard. Je verrai bien sur la durée….
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La couronne, assez bien protégée, est signée d’un joli GS. Cerise sur la gâteau, si la couronne n’est pas vissée, on voit apparaitre une bande rouge qui indique qu’elle n’est pas à sa place. Je ne me rappelle pas avoir déjà vu cela sur une autre plongeuse;
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Le fond de cette montre est plein et arbore le logo de Grand Seiko: un lion avec écrit Grand Seiko avec cette typographie si particulière.
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En dernier lieu, le calibre 9R65 qui anime cette montre est de la famille des Spring Drive avec une confortable autonomie de 72h00. (Les nouveaux calibres Spring Drive affiche jusqu’à 5 jours d’autonomie). Ce calibre hybride combine un ressort-moteur traditionnel à un régulateur appelé « Tri-synchro » qui contrôle la vitesse. C’est une association de mécanique, d’électricité et d’electro-magnétisme. Cela amène la trotteuse à glisser sans a-coups et c’est vraiment séduisant. Je suis tout sauf un spécialiste et le site de Grand Seiko est une mine d’informations pour ceux qui veulent en savoir plus.
Ce calibre est donné pour ne dériver que d’une seconde par jour…. Et je suis sûr que c’est vrai. Grand Seiko est arrivé à cette innovation majeure à force de persévérance et de ténacité, qui a en plus été saluée en son temps par M Dufour himself lors de son voyage au Japon en 2015….. Qu’un artisan Suisse mondialement renommé salue l’horlogerie Japonaise m’amène à penser que Grand Seiko joue vraiment dans la cour des grands.

En conclusion, les temps horlogers changent et le Japon est en train de conquérir le monde. Grand Seiko puise dans la très riche culture Japonaise des éléments qu’ils savent parfaitement retranscrire dans leurs montres. (leurs cadrans sont pour certains à tomber). Ils y associent des savoirs-faire et des technologies de haut niveau, et font preuve d’audace là ou malheureusement beaucoup de marques Suisses s’endorment sur leurs lauriers.
Lors de mon dernier passage dans une boutique Grand Seiko, j’ai été frappé par la gamme extrêmement large de produits disponibles en boutique. En partant de montres à quartz et jusqu’à des EL équipées de calibre High Beat, il y à encore vraiment de quoi trouver une montre qui fasse rudement plaisir et ce dans différentes gammes de prix.
Bon, cette revue n’est pas complètement objective….certainement! Je suis encore sous le coup de l’émotion d’avoir cette montre au poignet.
Et puis d’abord, quand je serai grand, j’irai m’acheter une Eichi II de chez Credor…on peut rêver un peu…..
Et bien sûr, l’inévitable wristshot de fin de revue….
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Bertrand, alpha13
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