Hamilton Accumatic A-504 : Yes, I can ! (Revues & Essais)

posté par Ed the Grocer (modérateur) , Paris, 17/04/20, 15:30
(Modifié par Ed the Grocer le 17/04/20, 16:11)
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Hamilton Accumatic A-504


Voici une montre qui m’a longuement fait rêver, avant de pouvoir l’acquérir, une montre qui appartient à cette catégorie horlogère que j’affectionne tant, celle qui regroupe les productions au design héroïque, ou présentant des prouesses techniques qui ne servent à rien, ou enfin les erreurs d’un soir tellement attachantes…

Je vais donc vous parler de la Hamilton Accumatic A-504, waterproof, shock-resistant, lifetime mainspring, antimagnetic, et automatic.

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Vous qui êtes Connoisseurs de Garde-Temps, au 1er coup d’oeil vous avez reconnu une Hamilton électrique de la grande époque, avec un boitier asymétrique, et un packaging rouge pétard mouillé qui sent bon le plastique fait à base de matières organiques fossilisées, et vous vous écriez : “le Ed, il a topé une Regulus 1ère génération ( pas la 2e,de forme beaucoup plus classique), foutu jean-foutre !”

Et de citer René Rondeau, l’expert incontournable des Hamilton électriques :

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C‘est là ou je vous rejoins, et que par la même occasion je vous perds, car moi j’ai suivi la piste de René Rondeau en fin de paragraphe consacré à la Regulus I, et je suis allé voir la fameuse page 213 :

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Vous venez de lire l’intégralité de la litterature officielle consacrée à la Hamilton Accumatic A-504. C’est court, mais il n’y a pas plus. René consulté n’a rien d’autre dans ses stocks, il n'a souvenir d'aucune pub, juste connaissance de cet extrait de catalogue :

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Votre oeil acéré a déjà constaté qu’un machiavélique horloger-bijoutier avait essayé de gratter 10 US$ sur le prix de vente recommandé (bracelet acier) de mon exemplaire, pour le baisser ensuite à un seuil psychologique légèrement inférieur : serpent de mer invendable, astuce mercantile ? On ne saura pas.

Le peu que l’on sait est dans le commentaires de René Rondeau : une année de production, 1965, sans doute pour écouler les stocks de boîtiers de la Regulus I, qui n’a pas été un très grand succès, un habile bricolage pour la rendre plus fine et monobloc, en soudant un fond rétréci, théoriquement waterproof, ce qui permettra d’arrêter les entreprises des gougnafiers cherchant à l’ouvrir par l’arrière au burin, mais de réussir à ruiner l’ensemble, rendant les exemplaires propres encore plus rare.

Sur le Sales Corner de TZ , un vendeur cite un message émanant de l’historien d’Hamilton, qui reprend les même thèmes :

"Your inquiry to the Hamilton Watch Company was referred to me for reply (I am the company's consulting historian). Your watch was called the "Accumatic A-504", first sold in 1965 at $69.50 with metal band or $65 with leather strap.

Many collectors today refer to it as 'automatic "Regulus"' because the case was recycled from a short-lived series of Hamilton Electric watches called the "Regulus". To make the automatic version the two halves of the unsold cases originally made for with Electric movements were soldered together, making it a so-called 'front-loader' in which the movement comes out through the crystal. This style of one-piece case design was easier to make water-resistant than the two-piece construction. However it is very common to find damage on the case back on watches today since many people struggle in vain to try to pry the back off, when this is simply not possible. This can result in deep scratches and gouges. Opening the watch requires special tools.

The dial design of the A-504 is different from the earlier Regulus, and the movement was of course different. These were not very popular and are moderately scarce."


Donc, vous l’avez compris, ce n’est pas-z’une electric, mais z’une automatic.

Quelques photos pour le plumage, avant de recommencer le verbiage :

Tout le charme tient dans le décalage de l’axe du cadran par rapport à celui des cornes. Immédiatement, elle m’a fait penser à Taro Tanaka et sa Grammaire du Design , à une Seiko 44GS prise de folie… plus prosaïquement sa disproportion lui donne une présence étonnante, pour un boitier de 32 mm seulement, et 40 mm de corne à corne.


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Les flancs : c’est ce côté gauche qui m’a rappelé la Grammar of Design - sur le droit la couronne est décalée entre 5 et 7 heures. cette position accentue le subtil déséquilibre, en renforçant le volume visuel du bas de la montre, tout en évitant de l’élargir encore si elle était restée à sa place habituelle (je suis assez fier de cette phrase). Le logo sur la couronne est si discret qu’il n'apparaît presque pas à l’oeil nu (l’oeil du cinquantenaire, en tout cas)

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On continue : la sobriété du cadran gris soleillé contraste avec l’exubérance de la boite : un marqueur rond par minute, un trait pour les heures, et quatre index appliqués rythment la circonférence. Les aiguilles bâtons comportent un trait de matière lumineuse.

Finesse du travail : le traitement de surface des index appliqués rappelle celui du bracelet métal.

La littérature n’est pas dithyrambique : le logo Hamilton de l’époque électrique, “Hamilton” en majuscule cursive, “Automatic” en script, et pour finir, tout au bas, un énigmatique “swiss”... je suis preneur de toute information sur l’explication de cette mention.

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L'intérêt de ce rare bird est d’être monté avec le bracelet acier d’origine, un JB Champion extensible, dont les maillons fixes sont délicatement texturés :

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On arrive au fond. Les gravures : Hamilton - water-proof - shock-resistant - stainless steel - adjusted

C’est ce fameux fond qui a été scié pour en limiter la profondeur, puis soudé à la carrure. Pour accéder au calibre il faut passer par le cadran. On pourrait appeller ça du monobloc de seconde main.

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Le mouvement : calibre automatique Hamilton 689 (caliber 63), qui est basé sur un ETA 2451, 17 rubis et 18,000 alternances.

La photo n’est pas de moi, car j’ai évité d’attaquer le bestiau au decapsuleur, étant donné ses spécificités décrites ci dessus…

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Ce qu’en dit Rannft :


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L’intérieur du fond : (pas le mien non plus)

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Et un article sur le démontage et l’entretien bien documenté.

Merci de m’avoir suivi dans les péripéties de cette montre d’avant garde, que ce soit par sa forme ou par son histoire de récup’, qui préfigure l’économie circulaire d’aujourd’hui.

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Clap de fin !

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Ed the Grocer ancienne maison l'Epicier


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