Baselworld 2010. Le compte-rendu ( ADSL obligatoire ! ) (Compte-rendus rencontres)

posté par Origami , Paris, 29/03/10, 18:03
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Compte-Rendu BaselWorld 2010


Attention : il y a beaucoup de vidéos, et en tout, il doit y en avoir pour près de 3 heures d'images. Si vous ajoutez le temps que vous allez passer à lire ma prose, je vous recommande de poser une journée de RTT avant de vous lancer.

Après le Salon de l'érotisme de Paris, Baselworld est Le salon à visiter pour tout amateur de montres qui aime les montres.

Il y a en Suisse deux salons qui sont concurrents : le SIHH de Genève et BaselWorld. Le SIHH est réservé aux journalistes, et les marques exposées sont principalement celles du groupe Richemont (Lange & Söhne, Baume & Merdier, Cartier, Dunhill, IWC, Jaeger LeCoultre, Montblanc, Panerai, Parmigiani, Piaget, Ralph Lauren, Vacheron et Van Cleef & Arpels), et quelques autres marques plus ou moins indépendantes du groupe Richemont (Audemars Piguet, Girard Perregaux, Greubel Forsey, JeanRichard, Richard Mille, Roger Dubuis).

BaselWorld est lui ouvert au public, et présente un nombre hallucinant de marques, des plus grandes (Patek) au plus médiocres (environ la moitié des marques présentes). C'est aussi un salon consacré à la bijouterie, même si les deux univers sont assez bien séparés. Coté Montres, le Swatch Group est évidemment assez présent, avec ses dizaines de marques au milieu du Hall principal.

Cette année, j'ai imaginé une petite nouveauté, pour essayer de proposer autre chose que les éternelles photos de montres. Car sur tous les comptes-rendus de salons horlogers (que ce soit sur Chronomania ou ailleurs), ce sont toujours soit des photos de presse (dont on ne sait jamais combien sont en fait des images de synthèses), soit des photos prises par les journalistes eux-mêmes.

Même si les photos sont le plus souvent superbes, j'ai souvent trouvé qu'elles ne permettaient pas de se rendre compte de la taille de la montre, et qu'à force d'êtres parfaites, on oubliait un peu trop qu'un montre est d'abord faite pour être portée au poignet. Regardez les comptes-rendus des salons. Comptez combien de montres sont représentées sur un poignet. Donc, j'ai (modestement) voulu innover. Et j'ai pensé à la vidéo.

Il y a certes sur les salons des journalistes avec des caméras qui coûtent le prix d'une belle montre. N'ayant pas les moyens ni l'envie de dépenser une petite fortune pour une caméra, je me suis tourné vers les petits caméscopes numériques HD. Pas cher, petit, pratique, maniable, pas besoin de se trimballer avec un trépied qui pèse 15 ou 20 kilos, c'était parfait pour ce que souhaitais faire.

Avant de partir à Bâle, j'ai donc fait quelques essais, qui m'ont parru OK. Vous me direz si vous approuvez.

Je suis donc arrivé au Salon avec l'objectif de filmer les montres. Muni d'une carte Presse (merci Chronomania), j'ai donc commencé à faire le tour du salon pour prendre rendez-vous. En fait, j'aurais dû m'y prendre un peu plus à l'avance, car le planing de plusieurs marques étaient complêts.

Il faut aussi savoir que le Salon de Bâle est IMMENSE. Vous avez le Hall principal qui accueille les marques principales (ainsi que certaines marques dont on ne sait pas trop ce qu'elles font là). A coté de ce Hall principal, vous avez 6 ou 7 Halls différents :

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Hall 1.0 : Hall of Dreams. C'est Le hall principal. Toutes les grandes marques sont là, ainsi que d'autres dont on ne sait pas très bien ce qu'elles font là (Versace, U-Boat, Sarcar). Chaque stand fait 2 ou 3 étages, les hôtesses sont à tomber, et c'est une débauche de luxe, de fleurs, d'écrans plats, et d'effets visuels. Si vous ne devez aller qu'à un seul salon horloger dans votre vie, allez ici. Rien que pour ce Hall, il faut au moins 2 ou 3 jours pour en faire le tour.

Hall 1.1 : Hall of Desires. Un mélange de marques horlogères (Chronoswiss, Romain Jerome, Revue Thomen, Louis Moinet, ...) et de marques de vêtements qui veulent ajouter des montres à leur catalogue. Il faut donc se méfier, car parmi beaucoup de merde peut se cacher une pépite. Mais bon, on va dire que ce sont principalement des montres moyenne gamme, donc même quand les montres sont moches, la qualité est correcte.

Hall 2 : Des bijoux, des bijoux, des bijoux. Pas mis les pieds.

Halls 3.0 et 3.1 : Hall of Elements. Les pierres et les perles précieuses. J'ai déjà eu du mal à voir toutes les montres, je ne voulais pas perdre du temps avec les bijoux. Je n'y ai donc pas mis les pieds.

Halls 3.U et 3.2 : Hall of Innovations. Les horloges, les bracelets, les machines-outils, les outillages pour les horlogers-bijoutiers, les présentoirs, les boites, ... Pareil, je n'y suis pas allé par manque de temps.

Hall 4 : Hall of Inspiration. Ça veut dire qu'il faut prendre une GRANDE inspiration avant de rentrer. Un hall très étrange où le meilleur côtoie le pire. On y trouve Hautlence, Cabestan, comme on y trouve Snyper (prononcer "Snaïpaire" ). Rien qu'au nom, je vous laisse deviner la qualité des montres. Ce hall est assez sombre, et en comparaison du Hall 1, la faible hauteur sous plafond est oppressante. C'est en plus dans ce Hall qu'on trouve les résultats des croisements contre-nature entre des montres et des téléphones (Vertu, Ulysse Nardin).

Hall 5 : Hall of Emotions. Des émotions, vous en aurez, des bonnes (pas souvent) comme des moins bonnes. Parmi les bonnes, les horlogers de l'AHCI, Sinn. Parmi les mauvaises, beaucoup de montres merdiques qui ne se vendent que parce qu'il y a un nom ou un logo plus ou moins célèbre sur le cadran. On va dire qu'il y a 80 % de montres sans aucun intérêt.

Hall 6 : Hall of Universe. Le coin des Chinois (et des autres pays). Ca va du tourbillon chinois à la montre horrible à quartz à 2 €. On y trouve aussi des bijoux, des pierres précieuses. C'est une caverne d'Ali Baba. On y trouve aussi des montres "inspirées" par des modèles existants, avec un gros espace sur le cadran, qui n'attend que votre marque. Le plus drôle, c'est quand une chinoise d'un stand m'a interdit de filmer une montre qui était un peu originale, et qui n'était pas du tout une copie. J'ai eu envie de lui demander si elle avait peur que les Suisses la copie. En tout cas, c'est là où les propriétaires des marques exposées sur les Halls 1.1, 2, 4 et 5 viennent faire leur marché pour l'an prochain.

Hall "Palace" : Une grande tente qui mélange les choux et les carottes : ça va de Haldimann et son tourbillon magique à Casio, en passant par des exposants de bijoux.



La répartition des marques entre les différents Hall ne semble pas respecter de logique particulière si ce n'est peut être leur volonté d'investir de l'argent pour se montrer. Certaines marques avec des montres sublimes étaient dans des halls tristes, alors que des marques qui ne font qu'ajouter leur logo sur des montres chinoises sont dans la lumière. La seule solution est donc de parcourir tous les stands de tous les Halls, en essayant de séparer le bon grain de l'ivraie.



Je suis donc allé voir plusieurs marques pour leur demander l'autorisation de filmer les montres hors de leurs vitrines. Car ça ne présentait aucun intérêt pour moi (et pour vous) de voir les montres statiques. Autant les voir en photo. Je ne pouvais pas demander à toutes les marques, mais j'ai essayé de proposer un éventail représentatif de ce qu'on peut trouver à Bâle : du très beau comme du très mauvais. Mais bon, chacun ses goûts, je vous laisse juger et vous faire une opinion par vous même.

Certaines marques (la plupart, en fait) ont été très coopératives. D'autres ont refusé, sans forcément donner d'explication.

S'il n'y a pas de vidéos, c'est soit que la marque a refusé, soit qu'il n'y avait pas de créneau libre pour moi, soit que je n'ai pas demandé à ces marques par choix personnel ou par oubli. Il est en effet impossible de tout voir, de tout filmer, d'aller sur chaque stand, de discuter avec chaque vendeur.

Pour chaque marque qui a accepté, je vais décrire mes sentiments, en sachant que j'ai essayé autant que possible de filmer toutes les montres de la même manière. Selon la qualité de la lumière lors de la prise de vue, certaines vidéos seront de moins bonne qualité. J'espère qu'elles vous permettront cependant de vous faire une bonne idée de la montre.
Note : La plupart des vidéos sont en Aïe Définichône 720 pixels, sauf quelques unes où je me suis trompé de bouton. Vous pouvez donc en profiter en grand sur votre écran.



Et le Dimanche matin, je suis allé avec Sébastien à une bourse aux montres qui se tenait au Casino de Bâle. Une grande salle avec une cinquantaine de marchands, et des milliers de montres. Comme j'étais venu avec 50 €, le risque de craquer était faible. Mais malgré ça, je suis reparti avec 4 bracelets en cuir.



Pour éviter qu'on dise que je privilégie une marque ou une autre, je vais les présenter par ordre alphabétique.



HALDIMANN

(ben oui, "A" comme hAldimann)

J'avoue, j'adore ses tourbillons centraux. Et quand j'ai vu qu'il avait un stand au salon avec sa "sculpture" H8, j'ai absolument voulu la filmer. On avait déjà discuter de cette montre sur Chronomania, et certains (dont moi) avaient adoré cette utilisation d'un tourbillon dans une "montre" qui ne donne pas l'heure. M. Haldimann présente d'ailleurs sa pièce non pas comme une montre, mais comme une sculpture. Il existe des sculptures mobiles (Nicky de St Phalle, Tinguili-guili, ...) qui valent des millions. La sienne, qui est hypnotique et qui présente l'avantage non négligeable de pouvoir être emporté partout avec soi, est au prix beaucoup plus modeste de 160.000 CHF, soit environ 112.000 € (en platine). Le prix est fou, bien sûr, mais par rapport à ceux de certaines oeuvres d'art moderne, c'est donné. Il faut savoir aussi que cette sculpture utilise le même mouvement que son tourbillon central. Toutes les pièces de ses montres sont manufacturées (sans l'aide de CNC) par M. Haldimann.
A noter que sur ses montres étaient montés des bracelets pour des poignets asiatiques, donc un peu petit pour mon poignet de gros dindon velu. Il a donc fallu sérer le bracelet pour que la boucle arrive au premier trou.
Les montres présentées ici ont toutes un fond plein, mais il est bien sûr possible d'avoir un fond transparent.
Les prix (pour des modèles en platine. Enlever 5600 € pour les prix en or) :
- H1 Flying Lyra : 118.000 €
- H2 Flying Resonance : 218.000 €
- H8 Scupltura : 112.000 €.
- H101 Double Regulator Resonance : 215.000 €





Le site de Beat Haldimann : http://www.uhren-atelier.ch/en/haldimann/philosophie/index.html



ZENITH
(je n'ai jamais été bon avec mon alphabet).

Joël de Toulouse et d'autres l'ont déjà écrit, les montres présentées à Bâle par Zenith font un plaisir fou ! Après les délires Defyïens du papa de Malaury Nataff (si quelqu'un a de ses nouvelles, d'ailleurs ... Je parle de la fille, par du père) le nouveau président, M. Dufour, a compris qu'il fallait revenir à des montres portables et moins chères. Le mouvement El Gringo retrouve enfin l'utilité de ses boutons de chrono. Fini les délires de l'homme métrosexuel qui descend de son Jet avec sa pétasse Ukrainienne blonde au bras (je parle des publicités de Zenith, pas de l'ancien président). Les nouvelles Zenith sont belles, tout simplement. Sobres, simples. Les prix sont aussi descendus, et on peut enfin acheter une Zenith sans avoir à vendre un rein.

Ceux d'entre vous qui avaient placé Zenith dans la catégorie des marques à éviter devraient changer d'avis.

J'en ai aussi profité pour voir et écouter la répétition minute. La montre est jolie, avec un cadran squeletté qui laisse voir le module de répétition (les marteaux sont coté cadran, et coté dos, on voit le rotor. Le son était un peu faible, mais les conditions n'étaient pas parfaites (la montre sonnait sur une surface en cuir). J'ai plus été emballé par leur montres simples.
Un reproche, cependant, concernant leurs bracelets métalliques, qui sont un peu ... légers. On dirait des bracelets Rolex. En comparaison, les bracelets Seiko et ... Paul Picot sont (ou ont l'air) 10 fois plus solides.

Et j'ai eu l'impression que pour les salariés de Zenith, c'était enfin la fin d'une aventure dans la quatrième dimension, et qu'ils vont ENFIN pouvoir recommencer à faire de l'horlogerie. Ils ont l'air motivés pour rattraper le temps perdu. Je suis sûr que les amateurs de montres seront du même avis.

Coté vidéos, j'ai eu de la chance, car j'ai eu une double dose de Zenith. La première en me glissant un peu par hasard avec Joël et Sébastien. Mais filmer les montres au bar n'est pas ce qui est de plus pratique.



Et la seconde dose, avec la représentante de Zenith, grâce à laquelle j'ai pu prendre le temps de filmer les montres. Désolé pour les couleurs affreuses, la balance des blancs ayant été complètement ratée.



J'ai aussi pu écouter la répétition sur base de calibre El Primo. Elle sonnait un peu trop vite, et pas assez fort. Mais comme c'est une modèle de démonstration, il est difficile de dire si les montres vendues ont ce problème ou pas. De plus, la montre a sonné sur un tapis de cuir, ce qui diminue la sonorité de la répétition.

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Les Origami Watches : www.origami.watch.


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léo, tictalcoolique
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