Lundi 10 février, j’ai eu la chance d’aller, avec ma maman, à la Chaux-de-Fonds pour visiter la Manufacture Girard-Perregaux.

C'est grâce aux deux GP d'Olivier -alias zouzou-, qui m'ont donné accès à leur maison.
Merci Olivier !!!

Le site est divisé entre l’ancien lieu de production de GP, le nouveau, le musée GP dans la Villa Marguerite (fermé suite à un cambriolage) et le site JeanRichard.
Tout cela se trouve à quelques rues l’un de l’autre.



GP est indépendant et fait partie du Groupe Sowind; la marque conçoit les mouvements sur place, et fabrique les platines, ponts, boîtes ; les roues, spiraux, cadrans, aiguilles sont achetés à l’extérieur.

Le Groupe Sowind est composé de :
- Girard Perregaux
- JeanRichard
- Ateliers Bautte, rachetés dès 1906 par Girard-Perregaux ; c’est eux qui fabriquent les bracelets et les boucles pour GP

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C’était la tempête, comme vous pouvez le voir !





Nous nous sommes rendus Place Girardet, dans le bâtiment bleu qui est sur la photo.

C’est le site originel de GP ; suite au développement de la marque, ils racheté et rénové les anciens bâtiments administratifs de la Tavannes Watch Co., situés une rue plus bas, où nous sommes allés.

Vous trouverez plein d’infos sur ce site : http://www.fhs.ch/fr/news/news.php?id=260

C’est là que sont fabriqués les mouvements GP.

Notre hôte, M. Schweizer, nous a fait un bref historique de la maison GP, du groupe Sowind du bâtiment où nous étions, et de l’horlogerie à la Chaux-de-Fonds.

Très intéressant : nous avons appris qu’un plan d’urbanisme de 1822 avait façonné la ville. En effet, pour favoriser le travail des horlogers, les rues sont orientées est-ouest, afin d’avoir le plus d’ensoleillement possible.
De plus les maisons sont toutes construites avec l’entrée au Nord, et un jardin au Sud, une fois de plus, pour la lumière.
De plus nombre de villas, qui servaient de résidence aux patrons, à côtés des usines, sont du début du XXe siècle ; il y a donc un grand patrimoine Art Nouveau dans cette ville.
C’est pourquoi une demande a été faite pour inscrire la Chaux-de-Fonds au patrimoine mondial de l’Unesco.



Voici l’escalier monumental, qui dessert les 4 étages de la manufacture.
Tout est en trompe-l’œil : le marbre gris est peint, les jointures des bloc de pierres des murs sont peintes, le bois des portes est peint aussi.




La visite commence par la salle où sont faites les platines, en laiton.

Des machines à commande numérique font tout le travail : elles disposent d’outils interchangeables, jusqu’à 36 !
Tout ce petit monde est piloté en wifi de l'ordinateur central de GP.

La précision pour toutes les pièces manufacturées chez GP est de 4 chiffres après la virgule, soit le 10e de micron !

Chaque pièce est ensuite contrôlée par scanner numérique, pour voir si elle correspond bien aux spécifications.






Nous voyons ensuite un polisseur travaillant sur une boîte.





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Une autre partie de l’usine est consacrée à la Recherche et Développement.

C’est ici que sont créés les outils de production des montres, ainsi que les calibres eux-mêmes, sur ordinateur.
Bien sûr, pas de photo ici !!!

Nous avons aussi vu des prototypes, en phase de test ; il seront probablement opérationnels d’ici 2-3 ans..

Nous avons vu de très près fonctionner le nouvel échappement en silicium, dont voici une photo tirée d’un magazine.




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Les mouvements sont assemblés ici ; nous avons vu des ouvriers et des ouvrières qui travaillent avec des pièces microscopiques.

Les 3 rivets qui tiennent la partie lourde, extérieure de la masse oscillante sont posés à la main ; ils doivent mesurer 1/3 de mm !
Tous ces gens prennent ses minuscules pièces avec leur brucelles, comme s’ils prenaient des grosses pièces avec des pinces ! Je n’arrivais même pas à voir ce qu’ils faisaient, tellement c’est petit !






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En ce qui concerne les contrôles, nous avons pu voir toutes les étapes (sans photos).

Les mouvements finis sont tous contrôlés un à un quant à la marche : mouvement fini, après ajustage, après emboîtage et les mouvements que ne satisfont pas aux exigences (plus sévères que le COCS) sont systématiquement retirés du circuit, et retravaillés.

Les boîtes aussi subissent des test : caisson hyperbare pour des pressions jusqu’à 300 bars ; étanchéité, dans une cylindre plein d’eau ; chaufferette : mise à chauffer à 50° C, on met une goutte d’eau froide sur la boîte et il ne doit pas se former de condensation.

Les montres finies passent à la chambre de torture !

-Remontage intensif sur un moulin.
-Chambre d’atmosphère : comme les montres sont vendues dans le monde entier, elles doivent fonctionner sous toutes les latitudes ; on les place dans une armoire qui simule tous les climats de -40° à +50° (si je me souviens bien..) et de 0 à 100% d’humidité.
-Test du marteau (j’ai oublié sont surnom…) : la montre est posée sur un petit plateau, et un marteau vient la frapper et l’expédier avec une force de 50G (je crois…), qui correspond à une chute de 1m sur sol dur.
-Machine vibrante qui soumet les maillons du bracelet à rude épreuve.

Une fois tous les contrôles terminés, la montre est à nouveau examinée et emballée sous plastique, sous vide, pour le transport.

Qu’on ne vienne pas dire qu’on vous a vendu une montre rayée !


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Girard-Perregaux à sur site un émailleuse, qui travaille à champlevé et en cloisonné.
C’est exceptionnel, la plupart des marques font appel à des émailleurs extérieurs.

Pour le champlevé, on creuse le support et on y met l’émail.
Pour le cloisonné, l’émailleur doit fabriquer des cloisons en or, qui suivent les contours du dessin en tordant un fil d’or plat ; mais il ne soude pas… il faut donc mettre bout à bout chaque petite volute ; c’est en passant la pièce au four à 300° que la soudure se fait ; et s’il y a un espace entre deux fils, l’émail coulera et la pièce sera fichue.

Pour en savoir plus voyez ici : http://www.worldtempus.com/encyclopedie/index-encyclopedique/histoire-de-lhorlogerie/histoire-des-montres-emaillees/lemail-champleve-lemail-cloisonne/introduction/


Voici les couleurs dans leurs pots ; l’émailleuse les fait elle-même en broyant de la poudre de verre.







Et le cadran en train d’être fait ; ce qui est noir, dans le corps du dragon, c’est l’or ; comme il contient du cuivre (75% or + 25% cuivre et argent ou autres), le vert de gris ressort !
Il faut donc polir à chaque cuisson.
De plus, l’émail est étudié pour être cuit une seule fois ; pour un cadran il faut cuir 3, 4, 5 fois et à chaque étape, ça peut foirer…

C’est l’expérience de l’émailleur qui fait toute la différence.







Voici le cadran fini, trouvé sur internet.






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J’en viens à un aspect qui va plus vous intéresser : le photos de finitions et de calibres…

D’abord, un rack de platines, avant rhodiage.



La décoration est bien entendu faite à la main.

Ici, le perlage.
La pièce en acier sur laquelle est fixée la platine n’est guidée par aucune rainure, aucune aide.
C’est la dextérité, l’expérience et le savoir-faire de la personne qui fait toute la différence.
Et pour ce qui est de l’outil lui-même, il n’a pas de guide non plus : si on « descend » trop, on fait un trou au lieu de perler…

C’est du superbe travail de minutie.







Les côtes de Genève sont également faites sans guide.
La pièce est totalement contrôlée par la main de la décoreuse.







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Attenant, l’atelier des grandes complications !!!!!

Nous avons vu, presque touché, des merveilles…

La table où un horloger est en train de polir (au poli noir) une roue, à la main, bien sûr !
On voit la rondelle de liège sur laquelle la roue était fixée pour le polissage.






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Et ici, un tourbillon en train d’être assemblé !



La cage (on voit la roue d’échappement en dessus du bloc, sur la photo) ; joli poli noir !!!



L’ancre-balancier-spiral



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Et un mouvement à sonnerie Westminster et répétition minute…..










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Nous avons ensuite eu la chance de pouvoir visiter le musée JeanRichard, consacré aux outils d’horlogerie.
C’est sous l’impulsion de M. Schweizer que ce musée a été créé.
On y trouve des outils du XVIIe siècle aux années 1970.

Il est situé dans la villa juste à côte de la manufacture.
C’était la résidence du directeur de la Tavanne Watch Co.

Comme toujours à l’époque, les patrons habitaient une ville soit attenante aus ateliers, soit sur la parcelle d’à côté ; ils pouvaien aisni mieux contrôler la production.
C’est une villa Fin du XIXe, magnifique, avec grand escalier, miroirs biseautés su les portes, et mosaïques au sol.

Voici quelques outils, dont une table de graveur à 5 places, des tours à roues en bois, ou des outils en laitons et un établi (coupé aux angles pour s’encastrer dans la fenêtre), avec un très belle pendule neuchâteloise dessus.























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Prochaine visites : Musée Audemars Piguet, Blancpain, et JLC

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http://piolino.fr

Superbe reportage. Merci Fripou !

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Je déteste deux choses: l'analyse et le pouvoir. Sviatoslav Richter

Passionant reportage, félicitations

Total Respect pour ce travail d'orfèvre, qui nous fait comprendre que certains d'entre nous possèdent des pièces d'exception

» Prochaine visites : Musée Audemars Piguet, Blancpain, et JLC

On a hâte

Merci beaucoup de nous faire partager ta visite

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"quand on mettra les cons sur orbite, t'auras pas fini de tourner" (Audiard)

Comment fais-tu pour visiter toutes ces entreprises ? Tu travailles dans l'horlogerie ?
Cdt

grand merci.
Ahhh, La Vallée du Joux, la plus belle vallée du monde.
En plus il y neige. hummmmmmm

Je suis ravi que mes visites vous plaisent !

Moi en tout cas, j'adore !!!

mais il est vrai que c'est difficile de faire partager le ressenti.

De plus, on est bombardé d'informations et il est impossible de tout retenir...

Pour répondre à un revenant, non je ne travaille pas dans l'horlogerie ; je susi chanteur d'opéra.

En ce moment je suis a Genève, et je savais que j'aurais des jours de libre à partir du 8 février.

J'ai donc écrit aux manufactures où j'avais déjà des contacts pour demander une visite dans ces dates là ; et ils ont tous répondu oui .

Pour Chopard, je leur avais demandé des infos sur une montre de poche siglée LUC du début XXE, sur une montre de smoking extra-plate en or avec un mouvement gravé Chopard et une montre de poignet en or blanc de chez eux, avec un mouvement Universal a micro-rotor.

Pour Journe, c'est grâce à Olivier qui a organisé la réception pour l'inauguration de la boutique de Paris, et qui leur a demandé pur moi.

Pour GP, Olivier en a deux, une Olympic 4000 et une Ferrari, et j'avais déjà écrit pour demander des infos.

Pour Jaeger, j'ai une Atmos, une petite neuchâteloise, une pendule à mouvement baguette, une réveil de table et une Memovox 1953 , et Olivier à une montre tout simple, en or de 1967 ; j'avais également demandé des infos à chaque acquisition.

Et pour Blancpain, j'ai une Léman phase de lune.

Je suis donc déjà dans leur fichiers, et il est tout naturel qu'ils fassent visiter à leurs clients, mais si ils n'ont que du vintage.

Pour le musée Audemars Piguet, j'y suis allé au culot : j'ai téléphone, sur les conseils de la boutique de Genève, et j'ai attendu qu'ils me répondent (en leur disant bien que j'allais chez Blancpain et JLC, histoire de leur forcer un peu la main....)

A bon entendeur !!

Il faut juste prévoir, car ça ne se décide pas tout de suite !! (sauf pour Chopad, qui m'a proposé un visite dans les 3 jours !)

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http://piolino.fr

Merci pour ce compte-rendu et intéressant de voir qu'il y a finalement peu de changement dans les méthodes de fabrication chez GP depuis ma visite il y a 8 ans et dont le compte-rendu est toujours sur ce site. Il faut également remercier GP d'être toujours aussi ouvert pour tous les amateurs sans restriction.

Tres bien reportage. Gran merci

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watchesplex.com

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Ed the Grocer ancienne maison l'Epicier

Voici ce que mon contact chez GP m'a écrit, quand je lui ai demandé des précisions sur JeanRichard :

"JeanRichard est une marque que M. Macaluso avait achetée à la nouvelle Lémania en 1980. Elle était alors inactive. Nous l'avons relancée il y a 12 ans maintenant. Si nous utilisons toutes les synergies possibles à la manufacture, GP et JR sont deux marques séparées: les équipes de développement produit ne sont pas les mêmes, ni celles de l'administration, du marketing, de la vente et de la communication. Les agents dans les marchés ne sont pas forcément les mêmes non plus. Il va de soi, et c'est logique, que les deux marques profitent de tous les moyens de R&D technique, de fabrication et de SAV dont nous disposons.

Au niveau des collections, tout est différent: cahier des charges, modèles, calibres, positionnement, public-cible. Le calibre JR 1000, spécifique à la marque, n'est pas encore utilisé partout, mais tend à l'être.

Au contraire de GP, à l'activité ininterrompue depuis 1791, JR est une marque neuve, non institutionnelle, même si elle fait référence à un personnage né en 1665."

Hope this helps...

François

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http://piolino.fr

Merci BEAUCOUP pour ce reportage fripou; ce sont des contributions de ce genre qui font de Chronomania un endroit indispensable.

Cordialement,

BDN

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A vaincre sans péril, on évite des ennuis. (René Goscinny)

Salut Fripou,

Merci beaucoup pour ce passionnant reportage.

Seule petite remarque : j'aurais aimé voir davantage de montres dans les illustrations.

Amicalement

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"Je composerai jusqu'à la décomposition..." (S. Gainsbourg)

Je n'avais pas trop envie de photographier le carton avec les 10 montres sous plastique, prêtes à être expédiées, ou les boîtes vides...

Et les montres, on peut les voir en magasin ou sur internet...

Alors que le tourbi démonté ou le limaçon des heures, ça, c'est exceptionnel !

Lors des prochaoines visites (Blancpain, Musée Audemars Piguet, JLC) je tâcherai de photographier des montres.....

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http://piolino.fr

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Fr.Xavier

Etant fan d'opéra, je ne peux qu'avoir de la reconnaissance pour ceux qui me ravissent en pratiquant cet art si magistral.
Quant aux montres, je vois que tu es dans le bain jusqu'au cou. Et là, tu as toute ma compassion (rire !).
Cordialement.
Didier.