Pour ce SIHH 2012, La tendance insufflée par George Kern l’année précédente se confirme.








Pour les femmes tout d’abord, une réalisation intéressante, la Velvet. Elle apporte de la fraîcheur dans l’univers de la montre féminine, en proposant un design exclusif à cette ligne. Les versions avec les bracelets métaux sont les plus abouties, car le maillon central du bracelet vient en prolongement des « pré-maillons », intégrés dans la lunette à 6 et 12h.
Ce genre de design néo-classique, voire iconique, c’est le genre de choses que l’on pourrait presque attendre d’un institutionnel comme Cartier.
La montre devrait toucher sa cible avouée. Car c’est une montre exclusive par son calibre et ses finitions, mais qui reste suffisamment grand public dans son esthétique, voire même emblématique, pour plaire au plus grand nombre de femmes, lors d’un cadeau, typiquement.
La montre fait 36mm, elle embarque le calibre automatique RD821, qui fait 25.5mm pour 3.43 d’épaisseur, il est cadencé à 28800a/h pour 48h de RdM ; comme certains l’ont fait remarquer dans le sujet sur La Monégasque, un épargnage de la masse rendrait davantage grâce au calibre que la sérigraphie actuelle. Mais il ne faut pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt, ce mouvement est un excellent choix pour une montre féminine sans complications ; et il bénéficie de base chez RD, du Poinçon de Genève. C’est un fait quasiment unique dans ce créneau. Cette réalisation bat en brèche nombre d’idées reçues sur les montres féminines. Préjugés qui voudraient qu’il ne soit pas possible d’y emboîter des calibres mécaniques de qualité, tant pour des raisons de place qu’à cause de l’inintérêt de la gent féminine pour les belles mécaniques.












L’extension de la collection Excalibur en 42 reprend peu ou prou le design de l’Excalibur 45.
Avec 42mm de diamètre, le boîtier peut paraître un peu petit pour une montre à vocation martiale. Pourtant, au poignet, elle ouvre énormément, et elle paraît plutôt 44mm que 42. Exactement l’inverse de la Monégasque, qui en paraît 42 alors qu’elle en fait 44.
Cette démonstration paradoxale des designers de chez Roger Dubuis prouve qu’une fiche technique n’est rien sans un essai IRL.
Les Excalibur automatiques embarquent le calibre à micro-rotor RD620 cadencé à 28800a/h, pour 52h de RdM.
Il existe de nombreuses finitions de cadrans, toujours disponibles en acier et or rose. Pour les photos, j’ai retenu les très beaux cadrans en lapis lazuli ainsi que celui en nacre.
Cette utilisation surprenante du lapis lazuli doit produire des contrastes fabuleux avec le boîtier en or rose. Ce genre de réalisations pourrait ouvrir la voie à d’autres montres de style antique, avec du bronze couplé à du lapis.











La plus grande nouveauté de ce SIHH Roger Dubuis reste bien sûr la Pulsion.
La Pulsion est la montre sport des nouvelles collections de Roger Dubuis, titane 44mm, étanche à 100m, on aurait pu espérer 300m pour pratiquer tous les sports nautiques en toute sécurité…
Si l’étanchéité est limitée c’est sans doute dû à un choix esthétique surprenant et novateur : La montre est recouverte d’un large verre saphir, qui doit faire 43mm de diamètre et qui est maintenu par des petites vis.
Le traitement antireflet est excellent et seul le noir de la « lunette » interne a des reflets légèrement bleutés, qui sont par ailleurs superbes, comme vous pouvez le voir sur les photos. Visuellement, de côté ou de face, c’est assez inédit.
Le boîtier a maigri, mais il s’est aussi complexifié, tant dans le cadran qu’au niveau du dessin des carrures. Il en résulte un aspect général assez technique, très froid, à la limite de certaines créations Cyberpunk de l’horlogerie indépendante.
Coté cadran, les côtes de Genève du chemin de fer contrastent de manière très convaincante avec le perlage de la platine du calibre RD680. Les chiffres 12 et 6 sont fixés directement sur la platine et contribuent fortement à l’effet de volume et soulignent la profondeur du cadran ouvert.





Si le look de la montre est ultramoderne, le calibre RD680 est ultra classique, pur produit de la manufacture intégrale Roger Dubuis.
Il est déjà présent dans la Monégasque série catalogue, c’est un magnifique mouvement de chronographe à micro-rotor frappé du Poinçon de Genève. D’un diamètre de 31mm pour 6.3 d’épaisseur, il est fréquencé à 21600 a/h, pour une RdM de 60h.
C’est au-delà de l’évidente qualité de ses anglages et de son travail général de finition, un calibre très démonstratif par sa construction « en étages ». De surcroît, cette construction donne beaucoup de cohérence à la montre, qui, fait rare, est en 3D sur le côté pile et le côté face.







On peut s’étonner de choix esthétiques aussi Cyberpunk, technologiques, sans concessions. La logique voudrait qu’un calibre de chronographe sport très haut de gamme soit emboîté dans des boitiers assez classiques, comme une Nautilus chez Patek (bien que la Nautilus fût un OHNI à sa sortie).
L’équipe créative de Roger Dubuis a fait le choix du sport-geek (© pifpaf), considérant que l’aventure postmoderne est autant dans un cybercafé à Bourgoin-Jallieu que sur un yacht à la Barbade. Il en résulte une montre de synthèse, synthèse de certaines tendances lourdes de l’horlogerie, d’un Richard Mille à un Hautlence, en passant par la Blancpain Carrousel 1 minute.
Mais cette Pulsion Chrono est beaucoup plus qu’une synthèse bien comprise. C’est avant tout une montre réaliste, en termes de taille, de rapport qualité-prix (35k CHF), réaliste par sa grande qualité horlogère, mais aussi sur la portabilité quotidienne, voire grâce à sa relative discrétion, tant elle est l’antithèse d’un certain clinquant aujourd’hui éculé.












Certains continueront, légitimement, à regretter la série « Bulletins d’Observatoire », car le parti pris du CEO et de l’équipe créative de Roger Dubuis est pour le moins déconcertant : équiper des montres aux designs contemporains avec des calibres à la finition digne de la haute horlogerie classique (enfin, celle qui n’est pas galvaudée).
Mais en seconde analyse, l’intérêt de cette démarche est d’offrir aux amateurs et aux collectionneurs de tous horizons, un accès moins hermétique à l’excellence horlogère Helvétique.

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Peut-être la bleue ou la blanche...

Désolé excellent post
mais accroche pas ...
trop vieux ?

anti_p

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Salut Malik
J'aime assez l'Excalibur, m^me si je préfère de loin la collection Monégasque de l'an dernier.»
»
» voire grâce à sa relative discrétion,tant elle est l’antithèse d’un certain clinquant aujourd’hui éculé.
»
»

Là tu exagères malik; comme toi j'aime beaucoup cette montre, mais discrète n'est pas le 1er mot qui vient quand on la voit; peut-êtte même pas le dernier d'ailleurs

Amitiés

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Fabrice

Merci Pifpaf pour cette revue de la production de Roger Dubuis...mais je suis désolé, je suis atterré.

Pour moi, Georges Kern est le contraire d'un alchimiste : Il transforme l'or en plomb.

Quand je vois ce qu'il a fait d'IWC et ce qu'il commet avec Roger Dubuis...des larmes pourraient vite me venir à l'œil.

Dans le premier cas, des montres techniques, ultra-lisibles, d'une sobriété qui touchait à l'ascèse...et qui se transforment en bourgeoises caricatures d'elles mêmes, avec des cadrans chargés d'informations redondantes, aux tailles mammouthiennes etc.

Dans le deuxième cas, une marque ultra élitiste (24 exemplaires par modèle), à l'allure folle et débridée, dont les audaces étaient, tant du point de vue technique que du point de vue esthétique, de vraies réussites. Et c'est devenu quoi ? N'importe quoi. On peut mettre le nom que l'on veut sur une de ces montres...alors que du temps de Roger, il n'était pas nécessaire de regarder le nom sur le cadran pour savoir que la montre était de lui.

Oui, je sais, le marché, l'Orient, les nouveaux riches...mais je suis absolument certain qu'aucune marque, dans aucun domaine, ne peut vivre longtemps en reniant son ADN propre.

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En plein décentrage...

Je partage ton avis; le chrono notamment est affligeant si on le compra à celui de l'an dernier (monégasque)

amicalement

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Fabrice

» Merci Pifpaf pour cette revue de la production de Roger Dubuis...mais je
» suis désolé, je suis atterré.
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» Pour moi, Georges Kern est le contraire d'un alchimiste : Il transforme
» l'or en plomb.
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» Quand je vois ce qu'il a fait d'IWC et ce qu'il commet avec Roger
» Dubuis...des larmes pourraient vite me venir à l'œil.
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» Dans le premier cas, des montres techniques, ultra-lisibles, d'une sobriété
» qui touchait à l'ascèse...et qui se transforment en bourgeoises caricatures
» d'elles mêmes, avec des cadrans chargés d'informations redondantes, aux
» tailles mammouthiennes etc.
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» Dans le deuxième cas, une marque ultra élitiste (24 exemplaires par
» modèle), à l'allure folle et débridée, dont les audaces étaient, tant du
» point de vue technique que du point de vue esthétique, de vraies réussites.
» Et c'est devenu quoi ? N'importe quoi. On peut mettre le nom que l'on veut
» sur une de ces montres...alors que du temps de Roger, il n'était pas
» nécessaire de regarder le nom sur le cadran pour savoir que la montre était
» de lui.
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» Oui, je sais, le marché, l'Orient, les nouveaux riches...mais je suis
» absolument certain qu'aucune marque, dans aucun domaine, ne peut vivre
» longtemps en reniant son ADN propre.

Pour IWC, il y à clairement un droit d'inventaire sur la période Kern.

Par contre pour RD, la période après les bulletins d'observatoire c'est très très difficile. D'ailleurs, ça ne se vendait pas bien, même les marché émergent n’absorbaient pas la faible production de RD (-/+ 2000 montres ans).

Ce recentrage est contestable pour un fan des bulletins d'horlogerie, mais du point de vue produit, c'est salvateur.
J'aime vraiment bien la Pulsion, une alternative plus que crédible à la ROO et autres Big Bang (faut dire à la base je suis assez client des ROO et BB), plus que crédible car elle les survole largement niveau finitions et calibre.

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» Je partage ton avis; le chrono notamment est affligeant si on le compra à
» celui de l'an dernier (monégasque)
»
» amicalement

C'est des lignes co-existantes.

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» » Je partage ton avis; le chrono notamment est affligeant si on le compra
» à
» » celui de l'an dernier (monégasque)
» »
» » amicalement
»
» C'est des lignes co-existantes.

Oui heureusement; d'ailleurs j'aime également les Excalibur. En fait il n'y a que ce modèle qui me déplais.

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Fabrice

(faut dire à la base je suis assez client des ROO et
» BB),

dans ce cas... tu vas aussi nous dire que tu es fan de la Bronzo

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Fabrice

Bonjour,

Pour moi ce n'est tout simplement plus "du Roger Dubuis"...

Je sais que tous les gouts sont dans la nature mais alors ce chrono...me vient à l'esprit une Tag Aquaracer chrono croisée avec une Swatch.

Je cite Villerville ;

"Pour moi, Georges Kern est le contraire d'un alchimiste : Il transforme l'or en plomb."

+10

Thomas

» (faut dire à la base je suis assez client des ROO et
» » BB),
»
» dans ce cas... tu vas aussi nous dire que tu es fan de la Bronzo

Oui, mais non, une Gonzo, quand même c'est d'un vulgos.

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» Merci Pifpaf pour cette revue de la production de Roger Dubuis...mais je
» suis désolé, je suis atterré.
»
» Pour moi, Georges Kern est le contraire d'un alchimiste : Il transforme
» l'or en plomb.
»
» Quand je vois ce qu'il a fait d'IWC et ce qu'il commet avec Roger
» Dubuis...des larmes pourraient vite me venir à l'œil.
»
» Dans le premier cas, des montres techniques, ultra-lisibles, d'une sobriété
» qui touchait à l'ascèse...et qui se transforment en bourgeoises caricatures
» d'elles mêmes, avec des cadrans chargés d'informations redondantes, aux
» tailles mammouthiennes etc.
»
» Dans le deuxième cas, une marque ultra élitiste (24 exemplaires par
» modèle), à l'allure folle et débridée, dont les audaces étaient, tant du
» point de vue technique que du point de vue esthétique, de vraies réussites.
» Et c'est devenu quoi ? N'importe quoi. On peut mettre le nom que l'on veut
» sur une de ces montres...alors que du temps de Roger, il n'était pas
» nécessaire de regarder le nom sur le cadran pour savoir que la montre était
» de lui.
»
» Oui, je sais, le marché, l'Orient, les nouveaux riches...mais je suis
» absolument certain qu'aucune marque, dans aucun domaine, ne peut vivre
» longtemps en reniant son ADN propre.


Je partage cette analyse, quelle déception en regardant ces photos !

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"work like a slave, eat like a king"
Edgar LEE