Pour nous changer les idées !
Comme nous venons d'être un peu énervés par un troll qui nous a désagréablement chatouillé les nerfs (je ne cite personne), je me lance ex abrupto dans un expo-déconno-horloger dont je gardais les documents au cas où. Ben, c'est le kazou. Qui me supporte me suive.
Connaissez-vous cette dame qui ne nous cache pas grand chose ?
Bien sûr, c'est Mata Hari. Et ce n'est pas moi qui ai fourré ma signature là où elle est.
Et celle-ci, qui joue de ses charmes ?
C'est notre Coco Chanel nationale.
Et ce brave homme à la pipe ?
Allen Dulles imself (traduction: la CIA en personne)
Dois-je vous présenter celui-ci ?
KGB is not good for you
Outre le fait que ce sont ou que ce furent des espions, plus ou moins capables au demeurant, qu'ont donc en commun ces braves gens ? Des montres, bien sûr, sinon je ne viendrais pas vous les briser menu dès le début de la nouvelle année. Mais des montres d'espions, évidemment. En voilà un sujet qu'il est distrayant, non ? La montre d'espion ne remonte pas (jeu de mot) à la naissance de la montre mais au développement (autre jeu de mot) de la photographie. En effet, sans pellicule suffisamment sensible et suffisamment petite, il eut été difficile d'envisager de mettre ceci
dans cela.
Mais, grâce aux incessants progrès de la miniaturisation, dès la fin du siècle de l'industrie (le XIXe, pour ceux qui ont raté le cours), on a vu apparaître un truc aussi rusé qu'un sioux sur le sentier de la guerre. Admirez l'objet :
C'est mignon, non ? Dès lors, les fouines investiguant dans l'eau de bidet, les fouilles-m... et les privés à la petite semaine pouvaient ramener au cocu de service les (é)preuves irréfutables de leur malheureux sort en photographiant leur moitié à l'entrée et à la sortie du lieu de perdition. Merci de noter au passage que le mot cocu peut se comprendre, dans la phrase précédente, aussi bien au masculin qu'au féminin.
« Pourquoi, dirons certains, planquer l'appareil dans une montre alors qu'il existe de minuscules appareils tout aussi discrets et efficaces ? »
A ceux-là, je répondrais :
« Un : parce que. Deux : si les tourtereaux sont assis à une table de restaurant, par exemple, difficile de sortir discrètement son Minox en leur disant : souriez, vous êtes filmés.»
Et puis d'abord, si je ne suis pas un privé mais un vrai espion et que je m'introduis dans le bureau du Chef d'état major des armées alors qu'il met la dernière main aux plans d'attaque qui vont dérouter l'adversaire (au hasard : Gamelin) je vais pouvoir ensuite refiler mes photos à l'adversaire (au hasard : Guderian) contre un bon paquet de Deutsch marks . Comment ça non ? L'exemple est mauvais, dites-vous ? C'est ma foi vrai. Guderian n'avait pas besoin des plans de Gamelin pour lui foutre la pâtée.
En plus, je suis (comme Gamelin) en retard d'une guerre. Cet appareil date de 1912.
Mais si j'avais photographié les ordres relatifs à Barbarossa de ce salaud d'Hitler pour les fourguer à l'autre salopard de Staline, là, j'aurais pu ramasser un gros tas de roubles.
Ou un séjour longue durée au Goulag. O.K.. Je ne serai jamais un bon espion. Tant pis.
Les bons, ils ont les bons outils, déjà. Ils voient sans être vus, ils écoutent sans qu'on les entende. Pourtant, j'ai un peu de mal à comprendre parfois que les gens espionnés puissent être assez naïfs pour ne pas découvrir que leur interlocuteur n'est pas blanc-bleu.
Exemple :
Je suis toute ouïe :
Bien sûr, il y a plus discret :
Mais ce n'est pas évident de sortir sa pipe dans le bureau d'un président de la République ou à la table de Sa Majesté la Reine d'Angleterre.
Allen Dulles avait trouvé la solution. Il ne quittait jamais sa pipe.
Sauf, peut-être pour regarder l'heure, ce qui n'était pas forcément bon signe pour certains.
Notre ami Poutine, lui, change régulièrement de montre, le temps que les précédentes aient été analysées, probablement.
Qui sait s'il n'en est pas de même de ses lunettes ?
Allez, pour une fois je serai bref. Profitez-en, ça ne durera pas. Encore deux ou trois images:
Pour conclure, voici une image d'objet à bas coût que tous les mateurs de bas étages, les voyeurs de vestiaires et autres détraqués du déclencheur indiscret peuvent s'offrir pour trois francs six sous.
Aux amateurs de ce genre de gadgets, je souhaite une très mauvaise année 2015.[/size]
Quant à moi, je reste sur une question ouverte: "où cette espionne a-t-elle caché sa caméra?
--- Je tiens beaucoup à ma montre, c'est mon Grand Père qui me l'a vendue sur son lit de mort (W. Allen) |