2eme partie:
Nous entrons enfin dans le dernier atelier, le saint des saints, celui des grandes complications Audemars Piguet.
Chez AP, une grande complication désigne un mouvement contenant les fonctions de chronographe à rattrapante, quantième perpétuel et répétition minute.
Voici la décomposition de cet aboutissement ultime classé par fonctions. Nous reconnaissons une nouvelle fois le calibre 2120 et sa platine évidée pour le barillet flottant.
Ou encore les timbres et les marteaux de la sonnerie.
648 éléments composent la grande complication. L’horloger est le même du début à la fin de la production, et c’est lui qui suivra la montre en SAV s’il est toujours en poste à son retour.
Il faut compter 4 mois à 6 mois pour monter une grande complication traditionnelle, et entre 6 et 7 mois pour monter une squelettisée.
Un horloger va tout gérer de façon autonome, tout le réglage et tous les ajustages. Une fois finis c’est aussi lui qui va faire l’emboitage qui compte une cinquantaine d’éléments supplémentaires (les poussoirs, les joints, le verrou, etc.).
Dans cet atelier les établis sont donc bien chargés et permettent le montage de la montre à 100%.
L’assemblée est médusée.
Le montage du mouvement se fait en 3 phases:
Phase 1
On part des pièces brutes, pour l’ajustement de toutes les assiettes uniquement, qui mène à limer et créer de la poussière, des copeaux. Ensuite c’est démonté et nettoyé, et les pièces nécessaires sont envoyée en décoration. C’est la seule étape qui n’est pas faite sur place car nécessitant l’emploi de machines.
Phase 2
C’est le second montage en blanc pour tout finir et bien poser, en allant jusqu’à un premier emboitage fonctionnel. Ensuite on redémonte tout, on lave tout, et on peut passer à la dernière phase.
Phase 3
Ce qui a pris 5 mois se termine par une phase de 2/3 jours pour tout remonter proprement.
Ça tombe bien, la commande spéciale du CHA est prête !
Un maitre horloger produit donc 2 pièces par an. Ils sont 4, ce qui nous donne une production de 8 pièces par an pour la grande complication.
Concernant le SAV, nous avons vu que c’est l’horloger qui reprend sa pièce, en général c’est simplement pour un nettoyage, souvent un polissage et la pièce repart comme neuve. L’horloger a généralement pris un peu de bouteille entre temps, et revoir les pièces qu’il avait sortie quelques années auparavant est alors un vrai plaisir.
Techniquement, s’il y a eu une amélioration sur une quelconque pièce, celle-ci est changée pour actualiser le mouvement (que cela concerne un simple poussoir ou une pièce du mouvement).
Le plaisir du personnel est palpable et l’ambiance de la visite est vraiment plaisante.
Cette fois encore l’heure tourne plus vite que prévu et nous devons rapidement quitter les lieux pour avoir le temps de rejoindre la dernière étape de notre visite. Tout le monde dehors !
Le temps de prendre une dernière photo avec la gardienne des lieux…
A suivre... |