Bonjour
Comme toujours me concernant, point de montre particulièrement recherchée, encore moins de garde temps mythique ni de tuerie horlogère à vous montrer
Tout au plus peut-on dire de cette nouvelle acquisition qu'elle sortit des ateliers d'une maison au nom évocateur et étroitement lié à l'histoire des montres de plongée, maison qui produisit la Deepstar, premier chronographe subaquatique
Ce n'est malheureusement pas ce chrono mythique que j'ai à vous montrer aujourd'hui, mais une bien plus modeste Aquastar 63
Elle est archi connue des amateurs de plongeuses vintage
Donc loin de moi l'idée de vous la faire découvrir
Juste comme d'habitude, une envie de partager en toute simplicité
Comme toutes les Aquastar, ce modèle produit par Jeanrichard SA Genève fut distribué par les plus grandes marques de matériel de plongée dont la célèbre AQUALUNG/LA SPIROTECHNIQUE, société fondée en 1946 par Jacques Yves COUSTEAU et Émile GAGNAN
Ci-dessous un extrait d'un catalogue de l'époque sur lequel figurait le modèle en question [crédit MDP]
La boîte acier de 37 mm à la ligne fine est un grand classique des plongeuses produites dans les années 60/70, ce modèle "tonneau" ayant été utilisé par pas mal d'emboîteurs de l'époque
Les photos que j'avais pu voir sur le net m'avaient laissé dans une incertitude concernant la finition de ce modèle. Certaines boîtes avaient l'air polies façon miroir, tandis que d'autres semblaient avoir gardé les traces d'un brossage léger
Y aurait-il eu plusieurs finitions disponibles ?
Je dus attendre d'avoir celle-ci en main pour constater qu'elle présentait ce qui me paraît être les restes d'un brossé concentrique sur le dessus de la boîte et des anses
Idem pour la carrure, mais rectiligne
Après hésitations et malgré mon incertitude totale quant au résultat que j'allais obtenir par rapport à la finition d'origine, je décidai de redonner un peu de fraîcheur à ce brossé qui de toutes façons en avait bien besoin
Pour s'en convaincre, petite démonstration, façon Weightwatchers
En plus du rendu bien plus homogène, le traitement présente l'avantage d'estomper voire de faire disparaître les micro-rayures peu profondes
Les conditions d'éclairage ne sont pas les mêmes sur les 2 photos et le brillant est toujours là (plus qu'il n'y paraît sur la photo de droite) juste légèrement satiné
La lunette interne, qui a la particularité d'être actionnée à l'aide de l'unique couronne (système breveté en 1969) constitue la seule originalité de ce modèle
Bien contrastée avec ses index et chiffres en léger relief, forme incurvée... cette lunette interne contribue largement à rendre cette plongeuse visuellement attirante
Ici le contraste avec le cadran à la patine bronze/argent fonctionne plutôt bien (les photos ne pardonnent rien au piqué du cadran, sans doute le polarisant qui en affadit totalement le brillant)
Curieusement, la matière lumineuse fonctionne encore, même si elle est faiblarde
Il faut dire que j'ai un peu triché... exposé à une lumière vive, le tritium est boosté pour quelques instants
On le voit d'ailleurs bien sur la photo, la lollipop des secondes perd peu à peu sa luminosité (temps de pose 8'', ouverture maxi f/3,5 et 1600 iso... autant dire que sur la table de nuit, c'est pas gagné !)
Passons maintenant à la mécanique
Pour ce faire, il faut dévisser le fond caractéristique à étoile 18 branches
Comme c'est malheureusement trop souvent le cas, celui-ci porte les stigmates de manipulations inappropriées
Le mouvement est un classique AS 1701 modifié pour recevoir le système de commande de la lunette
Une seconde section carrée de la tige de couronne s'insère dans l'ouverture carrée d'une roue dentée qui engrène avec une bague elle-même solidaire de la lunette. La rotation de la couronne entraîne alors la lunette interne
Ci-dessous la tige de couronne avec sa 2nde section carrée (côté couronne), la roue dentée à trou carré, tandis que l'ouverture spéciale pratiquée dans la platine laisse entrevoir la bague crantée sous la lunette
Ici la roue dentée en place
En principe, la lunette ne tourne que dans un sens, ce qui n'est pas le cas sur mon exemplaire
J'ignore pourquoi et peu importe, je ne vais pas m'amuser à tout démonter pour essayer de comprendre
De même, il me semble avoir lu que la lunette ne doit pas tourner lors de la mise à l'heure
A observer la tige de couronne, ça semble pourtant étonnant
Si la section carrée de la tige se désengage de la roue dentée quand on tire la couronne, débrayant du même coup le mécanisme d'entraînement de la lunette pour la mise à l'heure, les deux parties carrées (tige et roue dentée) risquent fort de ne plus se trouver en face l'une de l'autre au moment de repousser la couronne ???
Avec la mienne, pas de triture de méninges, la lunette tourne aussi en position réglage de l'heure
Je ne sais pas si mon exemplaire est dans son état d'origine, alors si un membre du forum en possède une qui l'est, ce serait intéressant qu'il nous dise exactement quand et comment la lunette tourne. Merci d'avance
Et pour terminer, un tir de poignet
Au gré de mes recherches en quête d'une plongeuse vintage, ces Aquastar ont très vite suscité mon intérêt
Cette 63 est pas mal présente sur le marché de l'occasion et du coup on peut en trouver en bon état et à prix raisonnable
D'autant qu'elle est tout à fait digne d'intérêt avec sa lunette interne mono-couronne pas si courante
Je reste pourtant sur ma faim et j'espère bien un jour lui trouver une petite sœur, mon Graal du moment en réalité... Une Aquastar 60, une Jeanrichard avec sa lunette externe acier !
Comme celle achetée à un ebayer indélicat et que je n'ai jamais reçue !
Mais c'est déjà une histoire ancienne
Et après tout, si cet achat s'était passé normalement je n'aurais sans doute jamais fait la connaissance de l'amateur passionné et fort sympathique qui m'a vendu cette Genève et que je salue amicalement au passage... Je parierais gros qu'il quitte de temps en temps le bar d'en face pour venir faire un tour par ici, pas vrai ?
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